Réaction de Mme Sara Ruiz à la réponse du Conseil Administratif quant à la motion « PM 357 : Souffleuses à feuilles » présentée sur ce blog.
D’après les éléments de réponse apportés par le Conseil Administratif, j’ai le franc sentiment que l’on n’est pas allé au bout de la démarche et que l’on manque d’audace pour remettre en question une pratique qui, à l’heure actuelle, nuit véritablement – comme la réponse du CA le souligne - à l’environnement.
Si la limitation cantonale des horaires d’utilisation des souffleuses représente certes une avancée, je me demande vraiment quel bénéfice en tirer si, pendant l’hiver, ce sont les souffleuses qui vrombissent au quotidien, alors qu’une fois le printemps arrivé, ce sont entre autres les tondeuses qui prennent le relais... D’ailleurs, dans un souci de propreté, ou d’esthétisme, certains concierges n’hésitent pas à faire usage quotidien de souffleuses soi-disant silencieuses pour balayer quelques brindilles de nos trottoirs.
De plus, il est évoqué dans le texte « le bruit lancinant de ces engins » comme la « source potentielle d’inconfort et de doléances régulières de la population ». S’il ne s’agit que de la partie introductive de ce qui suit, il me semble nécessaire de rappeler que les souffleuses ne représentent pas seulement une sérieuse atteinte environnementale : le stress occasionné par le bruit urbain n’est pas qu’une histoire d’inconfort ! Il a de véritables conséquences sur l’organisme et il peut s’avérer extrêmement néfaste, comme mentionné dans le texte de motion et relevé par de nombreux médecins (dont les rapports sont publiés ouvertement, sur Internet).
Ensuite, j’ai le sentiment que l’on mélange quelque peu les arguments pour formuler une réponse peu convaincante au final : le nettoyage des grilles d’évacuation et les plaintes de quelques régies quant au mauvais entretien de parcelles communales n’ont que peu de poids face aux effets sur le long terme occasionnés tant sur la santé humaine que sur la santé de notre planète. Au vu des éléments apportés, l’on se demanderait presque si l’existence même des arbres n’est pas une nuisance pour d’aucuns. En effet, que les feuilles tombent sur des grilles directement depuis le ciel ou poussées par le vent, qu’on me dise ce que cela change au final…
Puis l’on évoque un incident causé par un marron. Or, il s’agit non seulement d’un cas unique, mais il est bel et bien précisé que la personne n’a pas chuté parce que des feuilles jonchaient le trottoir, mais à cause d’un malheureux marron !
Encore une fois, la réponse apportée n’est pas convaincante : une seule chute justifie-t-elle l’utilisation d’appareils qui nuisent fortement à quelques milliers de personnes ?
Quant à la mention de nos prairies, l’argument avancé est le suivant : « une part de plus en plus importante des pelouses évoluera vers un mélange de terre et d'humus, de type sous-bois, qui se transformera en boue durant les périodes humides ».
Mais par temps humide, que les prairies soient couvertes de feuilles ou non, la boue est un phénomène tout à fait naturel ! Et, très honnêtement, la boue a-t-elle de grandes conséquences pour le commun des mortel.le.s ? Au contraire, pourquoi ne pas franchir le cap, au risque de contrarier certaines personnes contraintes de laver leurs chaussures, pour observer un véritable retour de la nature à la nature, en laissant des lits de feuilles aux pieds des arbres ?
Non, non et non… je ne peux me résoudre à accepter une réponse si peu engagée. On évoque de plus en plus la nécessaire et urgente transition écologique. Or, il est évident que ce ne sont pas les demi-mesures présentées dans le texte de réponse qui nous permettront de l’atteindre.
Sara Ruiz, conseillère municipale et co-Présidente du PSO
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